TÉVA SARTORI, STYLISTE, FREE-LANCE, CRÉATRICE DE CONTENU ET ENTREPRENEUSE
Bienvenue dans le Cercle des Créatrices Inspirées, un nouveau rendez-vous où je vais à la rencontre de femmes solaires pour discuter mode, créativité, confiance en soi et entrepreneuriat.
Margaux : J’ai repéré Téva lors d’une nième pérégrination sur Instagram. Son univers esthétique abouti mêlant photographie, art contemporain et street-wear m’a tout de suite séduit par son originalité et sa maturité. À l’occasion du lancement de sa marque de prêt-à-porter éponyme, j’ai eu envie d’en savoir plus sur cette jeune femme aussi inspirée que déterminée.
Margaux : Qui es-tu ?
Téva : Je m'appelle Téva Sartori. J'ai 22 ans. Je suis originaire d'Annecy où j'ai passé toute mon enfance et ensuite j'ai bougé à Paris où j’ai étudié le design de mode à l’Atelier Chardon-Savard. Je suis styliste, free-lance, créatrice de contenus pour les réseaux sociaux et entrepreneuse. J'ai créé ma propre marque de vêtements en Novembre 2020.
Margaux : Comment décrirais-tu ton univers ?
Téva : Je dirais qu'il est assez minimaliste. Très propre, très clean, très blanc, avec quelques petites touches de couleur. Street-wear mélangé à quelque chose de plus luxe, plus créateur.
Margaux : Qu’est-ce qui t’inspire ?
Téva : D’abord ma famille. Elle vient des montagnes en Haute-Savoie du côté de ma mère, de la Corse & de la Vendée du côté de mon père. Un mix entre terre et mer.
Ensuite j’aime énormément l’architecture, l’art. C’est pour ça que je vais beaucoup dans des galeries. La rue et les objets du quotidien m’inspirent aussi. J’essaye de trouver le beau dans tout ce qui pourrait sembler anodin. J’aime tout prendre en photo. Ça peut être des formes, des contrastes, des dualités et je me dis que ça peut toujours me servir.
Par exemple, je passe tout le temps devant le fleuriste en bas de chez moi. J’aime la façon dont il range ses fleurs, réparties par couleurs. Je trouve qu’il arrive à créer des gammes harmonieuses. Dans la mode, c’est ce qui est le plus important.
Margaux : Comment exprimes-tu ta créativité ?
Téva : À travers les photos que je prends, mais aussi celles que je crée quand je fais des compositions en reliant des images qui n’ont rien à voir. J’aime ce côté graphiste.
Et à travers les vêtements. Je vais d'abord expérimenter. Je crée des montages avec des images que j’imprime ou que je retravaille directement sur Photoshop. Je vais créer un vêtement de toutes pièces en digital que je vais ensuite dessiner pour trouver le volume et les finitions que je veux. Ensuite, je fais le patronage puis le vêtement en toile. Ce que je préfère, ce sont toutes les recherches en amont.
Margaux : Qu’est-ce qui te donne confiance en toi ?
Téva : Mes vêtements et mes bijoux - je ne peux pas sortir sans.
Ma tenue fétiche : un vêtement dans les beige-blanc dans lequel je suis assez confortable comme un pantalon Issey Miyake ou bien un jean écru texturé Aalto porté avec un t-shirt blanc basique.
Je porte tout le temps la bague que j’ai dessinée pour mes 20 ans, une chevalière avec mon année de naissance, ma bague 3 Anneaux ŌKAN STUDIO et une bague qui m'a été offerte par une amie. J’ai toujours au moins un collier sur moi et mes boucles d’oreille que je ne change jamais.
Quand j'ai mes bijoux (et ma tasse de thé matinale), je sais que je suis prête à partir.
Margaux : Quand je dis confiance en soi, qu’est-ce que cela t’évoque ?
Téva : Pour moi, la confiance en soi n’est pas quelque chose d’acquis. Je la développe en travaillant sur moi, en essayant de vaincre mes peurs. Quand il y a des choses que je n’ai pas envie de faire, je me fais violence.
Margaux : Parle-moi d'un moment où tu es sortie de ta zone de confort
Téva : Quand je suis partie en roadtrip en Asie toute seule. Avant le départ, je n’avais pas peur mais une fois arrivée sur place, j’ai pris conscience de la situation. J’étais toute seule, je ne parlais pas la langue et il a fallu que je me trouve un taxi ou un endroit pour dormir. Je me sentais livrée à moi-même. Je n’avais pas le choix, je me suis dis : « il faut y aller ».
Un peu comme avec ma marque, j’y vais et j’avise après.
Margaux : On ne prend jamais assez le temps de se faire des compliments. Quelle est ta force ?
Téva : Je dirais que je suis ambitieuse. C'est le truc qui me vient à l'esprit, en tout cas dans tout ce que je fais, dans tout ce que j'entreprends. Et on me le dit souvent. Des fois, on me le reproche.
Pour moi, ça fait référence au fait que je veuille voir loin et que je me fixe aussi des objectifs personnels par rapport à ces objectifs. Ça me permet d'avancer, de ne pas me préoccuper justement de tout ce qui se passe autour et de tous les petits problèmes. Je pense que j'ai aussi une faculté à donner peu d'importance à ce qui m'entoure. Rien n'est grave et j'avance.
Margaux : Est-ce que tu as un combat personnel ?
Téva : J’ai toujours voulu créer ma marque parce que j’ai besoin d’un projet de vie qui relie toutes mes passions entre elles.
J’ai aussi besoin de montrer ce dont je suis capable. J’ai perdu mon oncle il y a deux ans. C’était un déchirement parce que c’était inattendu et qu’il était celui avec qui j’échangeais le plus par rapport à ma passion pour la mode. Quand j’ai perdu mon père, je me suis dit que c’était la goutte de trop. Mon père était hyper travailleur, c’était un entrepreneur. C’est de lui que je tiens ça. J’ai envie de lui montrer qu’il peut être fier.
Ma marque c’est une manière de rendre hommage à ces personnes que j’ai perdues. Ils vont vivre à travers cette marque, c’est la retranscription de mon histoire.
Margaux : Quels modèles de femmes t’inspirent ?
Téva : Je n’arrive pas à me retrouver dans des grandes figures féminines.
Ce sont plutôt des personnes proches de mon entourage - ma mère, mes sœurs, ma grand-mère, mes amies – qui m’inspirent par leur force, par ce qu’elles ont accompli.
Crédits photos :
@cassandrabaruti pour les photos de Téva
@tvswb pour les natures-mortes
Téva porte les Grandes Boucles d'Oreille NAMI ainsi que la bague NAMI 3 Anneaux.