#3 | Marion Colombani, Photographe de l'instant présent
Bienvenue dans POING FORT, le podcast qui te donnera les armes de la confiance en soi. Dans cette première saison, 10 invités font tomber le masque pour nous parler en toute franchise des échecs et des doutes qu’elles ont dû surmonter pour aller au bout de leurs ambitions.
Dans cet épisode numéro 3, j'ai le plaisir de rencontrer Marion Colombani, une photographe douce et sensible qui prend plaisir à capturer les instants les plus précieux de la vie de ses clients.
Passionnée par les arts visuels depuis sa tendre enfance, elle a navigué difficilement entre les attentes de son entourage et la question universelle "que vais-je faire de ma vie ?". Tout a changé le jour où elle a découvert la photographie et l'univers du mariage ; un domaine parfaitement en accord avec son amour pour les fleurs, les belles matières et les voyages.
J'espère que cette rencontre avec Marion vous transportera dans un monde de douceur et de sensibilité. Elle vous racontera que la vie met sur votre route des opportunités qu'il faut savoir saisir.
Margaux : Tu me disais que tes parents avaient de grosses attentes. Comment tu as géré ça ? Comment tu t'es construite ?
Je pense que ça m'a plus poussé qu'autre chose et j'étais très complimenté sur le fait que j'étais quelqu'un de curieux, de très autonome, ça revenait souvent. Et c'est vrai qu'il y avait beaucoup d'attentes mais j'étais aussi très poussée. C'était quand même assez bienveillant. Mais c'est vrai qu'il y avait plein de choses que je ne me voyais pas faire. Les hautes études, et ce, sur quoi ça aboutissait potentiellement, ça ne m'intéressait pas. Faire Sciences Po, je ne voyais pas la finalité ni l'intérêt de la chose.
Margaux : Aujourd'hui tu travailles pour de grandes marques et tu as aussi une activité mariage. Comment tu trouves un équilibre entre les deux ? C'est quoi la nature de ton activité de photographe ?
C'est vrai que je fais beaucoup de mariages, parce que je me suis rendu compte que j'aimais capturer des choses plutôt que de les mettre en scène. Quand j'ai commencé mon école, je voulais faire de la mode parce que c'était aussi l'image que ça véhiculait et on nous décourageait de faire autre chose à côté, parce que c'était mal vu. Si on voulait travailler avec des grandes marques, il fallait un peu de prestige, il ne fallait pas faire de mariage. Ou en tout cas, il fallait le cacher. Et c'est vrai que moi, j'ai vite pris un peu le contre-pied de ce truc là, en me disant : moi, j'aime bien le mariage, il n'y a pas de raison que je le cache. Ce n'est pas honteux. C'est vrai que c'est quelque chose que j'aime bien faire et là, depuis deux ans, c'est vraiment mon activité principale.
SCULPTURE D'OREILLE KIRA - BAGUE D'OREILLE KIRA
Margaux: Tu me disais qu'apparemment, on s'attend plutôt à ce que ce soit un homme qui photographie ce genre d'événement, est-ce que tu as fait face à du sexisme au fil de ta carrière ?
Oui, c'est des petits trucs, mais par exemple, tu as souvent le cliché de l'oncle qui vient te voir au mariage pour t'apprendre un petit peu comment utiliser ton appareil. On vient souvent te voir pour te parler matériel ou te dire : "Il y a une super photo à faire là-bas, vous devriez y aller !". Dans ce cas-là, tu dis oui, et puis tu ne le fais pas. C'est toujours des hommes, c'est jamais des femmes qui se permettent de faire ce genre de remarque.
Margaux : Est-ce qu'il y a un sujet que tu aimerais creuser ?
J'ai pas mal parlé du combat contre le sexisme. Mais s'il y a peut-être un point qui me chafouine, c'est toujours ce truc de l'âgisme et de la représentation de la femme passé un certain âge. Il faudrait vraiment que ça change. Je vois des femmes que je connais, qui ont mon âge et qui tournent dans des pubs ou elles jouent des mamans d'ados qui sont censés avoir 45 ans, 50 ans. C'est jamais des femmes de 45 ans, 50 ans qui sont à l'écran. Il y a toujours ce truc-là de : la femme doit être jeune et si elle n'est pas jeune, elle est un peu périmée.
Moi, je le vois quand je shoote une personne qui a 35 ans, 40 ans, si elle a des petits défauts sur son visage, des petites marques, des petits trucs, elle va me demander de retoucher, alors que moi, mon ADN, c'est de faire justement des choses très naturelles. Et c'est vrai que dès qu'on voit des petits défauts qu'on n'est pas habitués à voir à l'écran ou en photo, tout de suite, ça gêne. J'aimerais bien que ça change. Mais c'est un peu le serpent qui se mord la queue, parce que c'est difficile de trouver des femmes qui se laissent photographier vraiment telles qu'elles sont à partir d’un certain âge.
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